Québec veut une meilleure adéquation entre formation et monde du travail
Une meilleure adéquation entre la formation donnée dans les institutions d'enseignement et les besoins réels des employeurs est au coeur du Rendez-vous national sur la main-d'oeuvre, qui se tient à Québec jusqu'à vendredi.
Un investissement public accru en éducation et en formation, voilà «la clé pour l'innovation et la prospérité de notre société», a dit d'entrée de jeu le premier ministre Philippe Couillard, jeudi après-midi, avant le début des discussions.
Au terme de deux jours d'échanges avec le monde patronal et les centrales syndicales, le gouvernement Couillard croit qu'il sera mieux outillé pour adopter un train de mesures visant à combattre les pénuries de main-d'oeuvre observées dans certains secteurs d'activités.
Un des défis sera de mieux former les jeunes qui s'apprêtent à entrer sur le marché du travail, en les attirant vers les programmes reliés aux secteurs d'avenir, mais aussi à convaincre les travailleurs âgés de reporter l'âge de la retraite, pour ne pas pénaliser les employeurs.
Une meilleure organisation du travail, avec des horaires allégés et flexibles, par exemple, contribuerait à maintenir au travail les employés plus expérimentés qui songent à la retraite, selon le ministre.
Il ne s'agit pas pour autant d'obliger les gens plus âgés à rester sur le marché du travail, mais s'ils acceptaient de travailler un an ou deux de plus que prévu, cela ferait «une différence importante sur le PIB du Québec», a fait valoir en point de presse, en marge de l'événement, le ministre de l'Emploi, François Blais.
Quand on compare son activité économique avec les autres provinces canadiennes, le Québec ne fait pas bonne figure. Il se situe au septième rang sur les 10 provinces, quant au PIB par habitant.
Le ministre Blais a par ailleurs reconnu qu'il existait une pression très forte sur le marché du travail pour avoir accès à une main-d'oeuvre mieux qualifiée pour les besoins d'aujourd'hui et de demain.
Sur le plan démographique, on ne pourra pas uniquement compter sur les jeunes pour combler les besoins à venir, a prévenu le ministre, conscient qu'il faudra aussi miser notamment sur les immigrants, les étudiants étrangers, les personnes handicapées et les Premières Nations pour combler les besoins de main-d'oeuvre.
De son côté, la ministre de l'Enseignement supérieur, Hélène David, a dit que le besoin d'arrimer la formation aux demandes des employeurs ne changerait cependant rien au fait que le système d'éducation québécois devra continuer à offrir un tronc commun de formation générale et citoyenne des étudiants au collégial, «y compris dans les DEC techniques».
Elle a dit vouloir mettre l'accent sur le partage de temps entre la formation théorique et l'apprentissage sur le terrain, par des stages en entreprises, par exemple.
L'opposition péquiste favorise aussi la formule de stages, y voyant un moyen à privilégier pour mieux intégrer les nouveaux arrivants au marché du travail québécois. En point de presse, la députée péquiste d'Hochelaga-Maisonneuve, Carole Poirier, a demandé au gouvernement de bonifier le programme existant de stages en milieu de travail.
Son collègue de Rimouski, Harold Lebel, aimerait quant à lui que les communautés rurales et les régions ne soient pas oubliées dans le processus de révision de la formation, qui devrait contribuer à retenir les jeunes en régions et non à les faire fuir vers les grands centres.
Périodiquement, les chefs d'entreprises se plaignent de devoir refuser des contrats, faute de main-d'oeuvre qualifiée. Ils voudraient notamment revaloriser les métiers et les formations techniques pour remédier à la situation.
Au cours des deux jours de l'événement, qui se tient au Centre des congrès de Québec, une série d'ateliers permettra aux quelque 200 participants de se prononcer sur divers enjeux (disponibilité de la main-d'oeuvre, changements dans les milieux de travail, attraction et maintien en emploi, développement des compétences et formation continue) et de proposer des solutions concrètes au gouvernement.
Source : La Presse canadienne
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