10 000 emplois disponibles à Québec
Avec un taux de chômage historiquement bas et 10 000 emplois disponibles dans la région, les agences de placement croulent sous les demandes d’employeurs, qui ne savent plus comment dénicher des candidats.
La pénurie de main-d’œuvre est encore plus importante que ce que «Le Journal de Québec» rapportait lundi en faisant étant de plus de 6300 postes à pourvoir dans la région, selon Jobillico. Selon les chiffres d’Emploi-Québec obtenus par «Le Journal», les sites de placement en ligne pour les régions de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches affichaient respectivement 6600 et 3400 offres d’emploi, en date du 12 octobre.
Cette pénurie historique de main-d’œuvre chamboule le marché de l’emploi à Québec. Selon plusieurs experts en recrutement interrogés par «Le Journal», les employeurs doivent maintenant prévoir l’embauche d’employés, des mois à l’avance. «La plupart des entreprises attendent d’avoir les deux gros orteils dans le précipice avant d’agir. Il faut les éduquer à la rareté de la main-d’œuvre», mentionne Marcel Bérubé, président de l’agence de placement, Groupe Perspective.
Des mois
De plus en plus sollicitées, les agences de placement mettent en effet des semaines, voire des mois à trouver le bon candidat, alors qu’il y a 10 ans, un poste pouvait être pourvu en à peine deux jours, selon M. Bérubé, qui estime que ces délais sont néfastes pour l’économie de la région. «Ça ralentit la production de certaines entreprises, qui doivent parfois annuler un quart de travail, faute de main-d’œuvre», indique-t-il.
«Les banques de candidats, c’est une utopie aujourd’hui. Les gens qui n’avaient pas d’emploi et restaient actifs dans nos banques pendant des semaines, c’est terminé», mentionne pour sa part François Lefevbre, chasseur de têtes et propriétaire de l’agence de placement Ancia.
«La main-d’œuvre n’est tellement pas disponible que les CV n’entrent pas après les affichages», mentionne Réna Sarailis, présidente d’Aleanza recrutement.
Candidats plus exigeants
Pendant que les entreprises redoublent de créativité pour attirer leurs futurs employés, ceux-ci profitent de la pénurie pour faire des surenchères, selon les recruteurs. Un «piège» que doivent tenter d’éviter les agences, estime Mme Sarailis. «Le chasseur de têtes sollicite un employé, propose un poste, la personne donne sa démission, mais accepte ensuite une contre-offre de son employeur. Ça fait énormément augmenter les salaires», explique-t-elle. Une «approche» de plus en plus présente, qui contribue à ralentir le processus de sélection, estime François Audy, président du cabinet-conseil en ressources humaines Carpe Diem. «Nous avons une main-d’œuvre qui se laisse courtiser, qui a le choix», ajoute-t-il.
Source : TVA Nouvelles
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