Les entreprises canadiennes fondent beaucoup d’espoir sur la croissance.

Les entreprises canadiennes perçoivent enfin les signes « tangibles » d’une amélioration de la demande américaine, ce qui permet aux exportateurs d’espérer une croissance modérée de leurs ventes au cours de la prochaine année. La prudence dicte toutefois les actions des compagnies qui oeuvrent à l’intérieur des frontières du pays.

 La nouvelle édition de l’Enquête sur les perspectives des entreprises, menée quatre fois par année par la Banque du Canada, révèle qu’un optimisme modéré habite toujours les dirigeants d’entreprise. Au moins, cette fois-ci, les idées sont claires.

  « Les perspectives des entreprises relativement à l’économie des États-Unis sont optimistes et certaines firmes indiquent que le renforcement de la demande a déjà eu une incidence sur leurs ventes, écrit la banque centrale dans son rapport dévoilé vendredi. Plusieurs entreprises disent mettre en oeuvre des stratégies en vue de profiter de l’amélioration de la demande étrangère. »

 Les entreprises canadiennes surveillent attentivement l’évolution de l’économie américaine depuis plusieurs mois, mais leurs espoirs semblent maintenant se concrétiser. Dans sa plus récente enquête, la Banque du Canada affirme que les entreprises du pays décèlent aujourd’hui des « signes plus tangibles d’amélioration de la demande américaine », tandis que les éditions précédentes parlaient tout au plus d’« attentes ».

 Les conclusions de la banque centrale du Canada s’appuient sur des entrevues réalisées auprès de représentants d’une centaine d’entreprises qui reflètent la composition du PIB du pays.

 De manière concrète, 55 % des entreprises sondées s’attendent à une croissance plus rapide de leur volume de ventes au cours des 12 prochains mois, en légère hausse par rapport au niveau de confiance exprimé lors des sondages précédents. Il faut remonter au début de l’année 2012 pour retrouver un optimisme supérieur.

  Ce résultat est principalement dû à un accroissement des commandes et des demandes de renseignements provenant de clients étrangers, précise le rapport. « Les firmes sont généralement plus optimistes au sujet de la demande étrangère que de la demande intérieure », ajoute-t-on. Les entreprises dont la clientèle est principalement canadienne s’attendent pour leur part à un raffermissement de leurs ventes en dépit d’une croissance économique plutôt faible.

 

  Investissements stables

  Les intentions d’investissement des compagnies canadiennes demeurent en terrain positif, puisque 38 % des entreprises comptent dépenser davantage en machines et en matériel au cours de la prochaine année que lors des 12 mois précédents. Un peu moins de la moitié pensent investir autant que lors de la dernière année (44 %) et près d’une sur cinq (18 %) envisage une diminution de ses investissements. Ces intentions sont relativement stables depuis le début de l’année. « Les plans de majoration des investissements sont un peu plus répandus parmi les entreprises présentes sur les marchés internationaux et parmi celles ayant leur siège social dans l’ouest du Canada », souligne la banque. Pour les autres, la mise à niveau et le remplacement de l’équipement existant demeure la priorité.

  Les intentions d’embauche ont quant à elles regagné les niveaux observés avant la baisse survenue au cours de l’été, et ce, dans toutes les régions et tous les secteurs d’activité. En somme, 54 % des employeurs prévoient d’augmenter le niveau d’emploi d’ici l’automne prochain, 36 % pensent conserver leur effectif actuel et seulement 10 % anticipent une diminution de leur nombre d’employés.

  Finalement, les conséquences de la faiblesse du dollar canadien sur le prix des intrants — ces produits achetés sur le marché extérieur pour produire un bien — ne sont pas perçues de la même façon par toutes les entreprises. La banque centrale constate que les « opinions sont également réparties » entre les compagnies qui croient que les pressions économiques sont derrière elles et celles qui envisagent d’autres répercussions sur leurs importations dans les 12 prochains mois.

 

Source : Le Devoir