Perspectives du marché du travail: 2 diplômés, 100 offres d'emploi !
(Québec) En 2013, le Cégep de Lévis-Lauzon a reçu l'équivalent de quatre offres d'emploi pour chacun de ses 20 finissants du programme de techniques de bureautique offrant une spécialisation en coordination du travail de bureau.
Les responsables du programme de technologie minérale du Cégep de Thetford Mines ont reçu deux fois plus d'offres de stage que le nombre d'étudiants inscrits au programme. Et que dire des deux diplômés en technologie de la géomatique spécialisés en cartographie du Cégep de l'Outaouais à Gatineau qui avaient le choix parmi 100 offres d'emploi!
À l'Université Laval, les deux seuls finissants en génie du bois ont eu l'embarras du choix. Un éventail de 62 offres d'emploi s'offraient à eux.
Des formations des niveaux professionnel, technique et universitaire offrant de très belles perspectives d'insertion, Jobboom en a découvert plus d'une centaine à travers le Québec. «Nous en avons trouvé 35 présentant un potentiel de plein emploi, c'est-à-dire 0 % de chômage [voir le tableau] et 95 affichant un taux de placement de 95 % et plus», révèle Patricia Richard, la directrice de l'information de Jobboom.
Le média spécialisé en recrutement en ligne publiait, jeudi, la 17e édition de son guide Les carrières d'avenir. L'ouvrage de 300 pages regroupe les statistiques les plus récentes ainsi que les analyses et l'information essentielles à la compréhension du marché du travail au Québec. À l'instar de Septembre éditeur qui publiait, la semaine dernière, son Palmarès des carrières 2014, le guide de Jobboom arrive à point nommé, soit au moment où les finissants du secondaire et du collégial s'apprêtent à faire leur choix de programme en prévision de la rentrée 2014.
Dix fois plus d'offres d'emploi
L'enquête menée par Jobboom montre qu'il y avait parfois jusqu'à dix fois plus d'offres d'emploi qu'il y avait de diplômés disponibles dans certains programmes.
La demande de travailleurs qualifiés demeure forte dans les secteurs des technologies de l'information et des communications - un rythme annuel d'embauche de 3800 travailleurs est à prévoir d'ici 2015 -, de l'administration et de la comptabilité, et de l'aérospatiale. D'autres secteurs qui tiraient de la patte ces dernières années ont repris du tonus et sont aujourd'hui activement à la recherche de main-d'oeuvre; c'est le cas de la foresterie et des mines. Dans cette industrie, on prévoit la création de 18 500 emplois d'ici 2021.
«Nous entrons concrètement dans cette période de baisse démographique anticipée», constate Patricia Richard. «Le nombre de Québécois âgés de 15 à 64 ans a augmenté d'à peine 10 000 en 2013, alors que ce chiffre était en moyenne de 39 000 au cours de la décennie 2000. Cette baisse progressive de la population disponible à l'emploi va marquer le développement économique du Québec d'ici 2030. Selon cette tendance, 75 % des jeunes sur les bancs d'école aujourd'hui occuperont un emploi à la suite du départ d'un retraité.»
Un grand besoin de main-d'oeuvre
Le déclin démographique aura des répercussions sur les clientèles dans les établissements d'enseignement. «Les inscriptions dans les cégeps devraient chuter d'environ 16 % d'ici 2020», rend compte Mme Richard. «La baisse sera particulièrement marquée dans les régions, qui, dans certains cas, peinent déjà à réunir assez d'étudiants pour former des cohortes dans chacun des programmes offerts par leurs établissements. En formation professionnelle, on observe également une diminution de la proportion des moins de 20 ans depuis quelques années. Dans ce contexte, l'inadéquation entre le nombre de diplômés et les besoins de main-d'oeuvre risque de s'accentuer.»
Selon Emploi-Québec, pas moins d'un million de postes seront à pourvoir d'ici 2027 pour remplacer tous les départs à la retraite.
«Comme trois postes sur quatre exigeront au minimum des qualifications de niveau professionnel, ceux qui n'obtiendront pas de diplôme suffisamment qualifiant risquent de manquer cette occasion», fait remarquer Patricia Richard en ne manquant pas de rappeler que chaque année, il y avait plus de 11 000 élèves qui quittent l'école avant d'avoir décroché un diplôme de cinquième secondaire.
Source : Le Soleil
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